Vers une Future Stratégie de Tourisme : Assurer un tourisme durable venant au bénéfice des personnes et de la planète dans la période d’après

Vers une Future Stratégie de Tourisme : Assurer un tourisme durable venant au bénéfice des personnes et de la planète dans la période d’après

Après la pandémie, nos villes ne seront plus jamais les mêmes. La COVID-19 a eu un impact majeur sur les citoyen·e·s, et par-dessus tout, elle a aggravé les inégalités structurelles et a également remis en question nombre de certitudes que nous avions avant la pandémie. Comme le souligne le décalogue de CGLU, la COVID-19 a mis en lumière le modèle de consommation de nombreuses villes, ainsi que les systèmes de production délocalisés et non soutenables qui leur sont associés. Dans le monde à venir, pendant et après la relance, il sera nécessaire de rééquilibrer les rapports entre la croissance économique, l’environnement et les priorités publiques.

L’expérience #CitiesAreListening sur la Future Stratégie de Tourisme, organisée par CGLU et lidérée par l’Union des villes capitales ibéro américaines (UCCI), a permis aux collectivités territoriales et à leurs partenaires de discuter sur les effets de la pandémie sur le secteur du tourism, aborder la nouvelle définition pour le tourisme dans un monde après la pandémie, et finalement identifier les priorités et les besoins pour développer la Stratégie ibéro américaine pour le tourisme futur (EIT) de l’UCCI et le Pacte pour l’avenir, qui fait partie de la stratégie de CGLU vers un nouveau contrat social. Les participants ont également passé en revue les manières dans lesquels le tourisme peut être un instrument durable pour la relance économique et un instrument de cohésion sociale et de renforcement des droits culturels pour répondre aux demandes des citoyens.

Les défis et les stratégies du nouveau tourisme identifiés pendant la session, s’avèrent être étroitement liés aux priorités du Conseil Politique de CGLU sur des « Villes plus sûres, résilientes, durables et capables de répondre aux crises ». En ce sens, les échanges étaient tournés vers la transformation d’un secteur économique clé, la prise en main des défis des transitions technologique et écologique, ainsi que le besoin de propulser la dimension culturelle pour reconstruire en mieux. De forts liens connecteurs avec le droit à la ville et le droit à la vie ont également été établis pendant la session.

Le Dr. Mohamed Boudra, président de CGLU et Maire de Al-Hoceima, a introduit la session en argumentant sur la nécessité de rééquilibrer les rapports entre la croissance économique, l’environnement et les priorités publiques, à travers des modèles de vie qui répondent aux besoins des personnes. Pour ce faire, il faut opter pour un « modèle de tourisme plus durable, qui peut à la fois générer des revenus et du bien-être pour les territoires qui l’accueillent ».

La secrétaire générale de l’UCCI et conseillère municipale pour le tourisme à Madrid, Almudena Maíllo, a introduit la Stratégie ibéro américaine de tourisme et son adéquation à l’Agenda 2030, en rendant explicite ses liens avec les objectifs pour l’emploi digne, l’inclusion et la consommation et la production responsables. « Ensemble, avec les organisations publiques, privées, et la société civile, nous allons confronter cet obstacle. La stratégie pour un tourisme futur est un document vivant que nous nous devons de diffuser dans le monde ».

Regroupant des experts et des représentants d’organisations internationales, les membres du premier panel ont donné leur avis sur comment ils envisagent et imaginent le futur du tourisme. Pere Calvet, président de l’Association internationale des transports publics (UITP), a surligné l’importance du tourisme comme pilier de la relance économique, ainsi que l’opportunité que représente la consolidation du transport public pour contribuer à la reprise du secteur touristique de manière durable.

Isabel Oliver Sagreras, experte de tourisme et de biodiversité dans le cabinet de la secrétaire générale de l’OMC a amené sur la table le besoin d’évaluer si le tourisme précédant la pandémie était le modèle dont nous avions besoin, et d’engager une réflexion pour repenser le tourisme en repensant également nos villes.

Pour clore le débat, Jyoti Hosagrahar, directrice adjointe du Centre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, a argumenté que la pandémie a mis en lumière l’importance du patrimoine dans les villes, et qu’elle doit être considérée comme un point de non-retour. Selon elle, une relance inclusive et durable doit prendre en compte le patrimoine et la culture comme des composantes à part entière.

Le point de vue d’une administration publique centrale a été apporté par Jacqueline Mora-Baez, vice-ministre du tourisme de la Dominique Républicaine. Elle a soulevé l’importance de la collaboration public-privé pour mettre en œuvre les protocoles sanitaires permettant d’assurer que la Dominique Républicaine soit une destination sûre pour les touristes, et a rappelé comment le gouvernement national a travaillé main dans la main avec les villes pour développer un projet visant à renforcer le tourisme urbain dans le pays.

Karol Fajardo, directrice de l’Institut de tourisme du district de Bogota, a présenté les défis auxquels la ville fait face, mais également la manière dans laquelle la pandémie a offert diverses occasions de repenser la qualité de vie apportée par le tourisme. Elle a argumenté que le tourisme a besoin de prendre en compte la durabilité de l’industrie et de la planète, et de varier ses ressources pour être compatible avec la vie des personnes.

Maria Paz Ramos, sous-secrétaire au tourisme de Lima, a également argumenté que l’aspect durable du tourisme est clé en tant qu’activité économique et humaine, et a mis à plat l’importance de promouvoir des espaces publiques sûrs et accessibles permettant de réunir les communautés locales et les touristes, en offrant une meilleure qualité de vie pour les résidents et des opportunités de développement économique.

En ce qui concerne l’avenir du tourisme, Cristiano Beraldo, secrétaire au tourisme de Rio de Janeiro a proposé d’offrir des expériences touristiques auxquelles personne d’autre ne peut vivre. Il a affirmé qu’il faut rester conscient de l’importance économique du tourisme pour qu’il puisse, au maximum de son potentiel, prendre soin des communautés de façon à ce que les bénéfices économiques atteignent tout le monde.

Les villes de México et La Havane ont pris la parole lors du débat ouvert en partageant leurs initiatives respectives pour un tourisme plus sûr. México a mentionné comment ils ont travaillé pour augmenter la proportion de touristes étrangers dans les derniers mois. Et La Havane d’argumenter qu’ils étaient en train de développer un plan de développement de l’habitat pour garantir une destination de paix et de sécurité.

La secrétaire générale de l’UCCI, Almudena Maíllo et Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU, ont partagé leurs commentaires finaux pour la co-création d’une narrative globale de tourisme en phase avec le Pacte pour l’avenir, en s’appuyant sur la dynamique de la Stratégie ibéro-américaine pour le tourisme futur de l’Union ibéro américaine des villes. L’accent a été mis pour renforcer l’approche territoriale en incluant les sections régionales de CGLU, et pour compter sur les nouvelles tendances en rapport avec le bien-être des citoyens et des touristes, notamment la connectivité, le transport et la durabilité.