Maires et acteurs culturels se réunissent à Izmir et virtuellement pour le lancement official du 4ème Sommet Culture de CGLU

Le 10 juin 2021, des maires et acteurs culturels engagé dans la relation entre culture et développement durable centré sur les personnes se sont rencontrés virtuellement et à Izmir, en Turquie, pour lancer officiellement la 4^ème édition du Sommet Culture de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU).

L’événement a réuni plus de 240 participants, dont des maires et représentant.e.s élu.e.s de villes et de gouvernements locaux et régionaux du monde entier, des représentant.e.s d’organisation et de réseaux culturels internationaux, des universitaires, des activistes, des artistes et des acteurs culturels, pour discuter de la place de la culture dans le développement, et en particulier dans les stratégies et politiques de relance post-covid19.

Le Président de CGLU, Dr Mohamed Boudra, a accueilli les participant.e.s et a déclaré que les droits culturels sont essentiels pour la sauvegarde des libertés de toutes et tous, et qu’ils doivent donc dans cette perspective éclairer les politiques publiques à tous les niveaux, y compris dans les stratégies à long-terme des villes et des gouvernements locaux. Il a souligné la nécessité pour « les communautés et les agents et acteurs culturels de non seulement prendre part, mais aussi de prendre l’initiative du débat sur le développement et des débats sur l’avenir de l’humanité ». Il a également rappelé à quel point la crise de la covid-19 a généré une plus large réflexion sur la relation entre l’humanité et la nature, sur le rôle de la créativité, de l’innovation et de la science, ainsi que sur le temps et les ressources que nous consacrions à la coopération et à la solidarité avant l’apparition de la pandémie.

En tant qu’hôte du Sommet Culture de CGLU, Tunç Soyer, Maire d’Izmir, a mis en exergue le rôle crucial que joue la culture dans le développement durable : « l’engagement culturel joue un rôle clef dans la réduction de la pauvreté et les stratégies visant à soutenir les communautés à risque. Elle permet aux villes de développer des narratives convaincantes. Les territoires riches culturellement améliorent la qualité de vie, et le patrimoine culturel constitue un facteur clef du développement rural, du tourisme et du renouvellement communautaire ». Il a souhaité la bienvenue aux participant.e.s à l’événement de lancement et a annoncé que le Sommet (9-11 septembre 2021) permettra aux villes du monde entier de travailler ensemble pour connecter la culture et la résilience urbaine, d’échanger des expériences et des idées visant à promouvoir les politiques culturelles en lien avec le patrimoine, la créativité, la diversité et le connaissances, et de promouvoir la culture en tant que quatrième pilier du développement et pierre angulaire de la solidarité mondiale.

La culture au cœur d’un contrat social renouvelé

Lourdes Arizpe, Professeure d’anthropologie sociale, anciennement membre de la Commission des Nations Unies sur la culture et le développement, et ancienne Directrice exécutive de la Culture de l’UNESCO, et Pierluigi Sacco, Professeur en Économie culturelle, Chercheur à l’OCDE, Chercheur au metaLAB d’Havard, et Délégué rectoral sur les projets européens et réseaux internationaux à l'Université d’IULM, ont ensuite eu une conversation très inspirante facilitée par Serhan Ada, Professeur associé, Directeur du Département de Gestion Culturelle et Artistique, et Directeur du Centre de Recherche sur les Politiques et la Gestion culturelle de l’Université de Bilgi.

Ensemble, ils ont débattu de l’impact culturel de la pandémie de la covid-19, ainsi que du rôle de la culture dans la relance après la crise. Diverses questions ont été abordées, telles que le rôle de la culture dans la génération d’un nouveau contrat social pour l’avenir centré sur les personnes et l’attention ; la relation entre les connaissances, l’innovation, la technologie et l’ère numérique, et les structures et comportements humains et sociaux ; la place de la culture et de la production et de la consommation culturelles et de sa relation avec la solidarité et la santé, ainsi que l’impact énorme de la pandémie sur les artistes et les secteurs culturels et créatifs, et la nécessité de réaliser des efforts collectifs, dans la convivialité, pour imaginer de nouveaux modèles permettant de continuer à interroger les mentalités. Par la suite, un espace de débat s’est ouvert pour recevoir les questions et commentaires des participant.e.s, qui ont entre autres permis d’aborder l'importance pour la vie urbaine de protéger et promouvoir le patrimoine urbain immatériel, et d’évoquer les politiques s’adressant aux communauté LGBTQ+.

Un avant-goût de la culture Izmir

Onur Eryuce, conseiller auprès du Maire d’Izmir a ensuite présenté des artistes et créateur.rice.s culturel.le.s locaux.les d’Izmir. Le musicien Gazapizm Anıl Acar a chanté un morceau de rap reflétant quelques-unes des préoccupations de la jeunesse d’Izmir. Une danse Zeybek accompagnée d’une chanson folklorique égéenne locale, enregistrée dans le bazar historique de Kemeraltı a permis d’illutrer la résistance et le courage de la population d’Izmir, et la présentation d’une musique Rebetiko, accompagnée d’un orchestre local a permis au public de profiter des sonorités de la mer Égée. Suite aux performances, la journaliste et écrivaine Ece Temelkuran a rappelé la nécessité profonde de culture pour les villes, en tant que besoin humain de base, puisque ce sont les humains qui font les villes.

Suivre les pas des villes puissantes qui ont accueilli le Sommet précédemment

Des villes et gouvernements clefs, dont notamment les villes hôtes des précédents Sommets, ont ensuite été invitées par Jordi Pascual, coordinateur de la Commission culture de CGLU, à délivrer des messages clefs. Juan María Aburto, Maire de Bilbao, ville hôte du Sommet en 2015, a rappelé le rôle crucial des gouvernements locaux et régionaux dans la promotion de la culture en tant que composante centrale des politiques et stratégies publiques, car ils sont les gardiens de la vie publique et du bienêtre humain. WON Hee-ryong, Gouverneur de Jeju, a remarqué que le fait d’avoir accueilli le Sommet en 2017 avait été vital pour échanger des idées innovantes et faire émerger une sagesse collective pour reconnaître les arts et la culture comme force motrice dans la construction de villes durables. Enrique Avogadro, coprésident de la Commission culture de CGLU, Ministre de la Culture de la Ville Autonome de Buenos Aires (ville hôte du Sommet en 2019), a souligné la nécessité urgente de reconstruire en mieux à travers la culture, et de reconstruire et de réactiver des écosystèmes culturels résilients et durables, qui, étant déjà précaires auparavant, ont été encore plus fragilisés par la pandémie.

Catarina Vaz-Pinto, adjointe à la culture de Lisbonne et coprésidente de la Commission culture de CGLU, a souligné le besoin pour les systèmes publics de sécuriser des financements adéquats pour les institutions culturelles et les secteurs à but non-lucratifs, et de préserver et protéger les mouvements culturels alternatif qui interrogent les modèles de production et de consommation existants. Nidai Güngördü, Maire de Kyrenia et président de la Commission culture et tourisme de CGLU-MEWA, a également affirmé que les arts et la culture permettent de promouvoir la paix et la tolérance et constituent des clefs dans la résolution des conflits, nécessité très actuelle compte tenu de la crise.

Les sections de CGLU jouent un rôle essentiel dans la préparation du Sommet. Mehmet Duman, Secrétaire Général de CGLU Moyen Orient et Asie de l’Ouest (CGLU-MEWA), a remarqué que « le 4^ème Sommet Culture de CGLU renforcera l’engagement des villes envers le rôle central de la culture dans les villes durables, facilitera l’articulation entre la culture et les autres domaines politiques clefs, tels que l’éducation, l’environnement, l’inclusion sociale ou le tourisme. Il permettra d’aligner tous les sous-ensembles de la culture, en particulier le patrimoine et la créativité, avec les agendas locaux, et enfin, de valoriser le rôle de la culture dans l'élaboration de l'avenir ».                                             

En conclusion, Emilia Sáiz, Secrétaire Générale de CGLU, a remarqué que « le droit à la culture, l’accès à la culture, la capacité de découvrir, de créer, de partager, de protéger et de jouir de la culture devront constituer des fondamentaux dans le type de transformation dont notre monde a besoin ». Elle a affirmé que le Pacte pour l’Avenir de CGLU que le mouvement municipal développe en 2021 et 2022, pour les Personnes, pour la Planète et pour les Gouvernements, considèrera la culture comme composante centrale. Elle a également relevé la grande pertinence d’organiser le 4^ème Sommet Culture à Izmir, compte tenu de sa longue trajectoire en termes de promotion et de préservation de la diversité culturelle. Enfin, elle a invité toutes et tous les panélistes et participant.e.s à participer au Sommet les 9-11 septembre 2021, à contribuer aux débats sur la culture et le développement durable, et à explorer Izmir et ses divers trésor culturels.