Les villes intermédiaires du monde entier se réunissent lors du 2nd Forum mondial de CGLU pour faire le point sur l’émergence d’un monde résilient après la COVID

Du 5 au 8 octobre 2021, le Forum mondial des villes intermédiaires s’est tenu à Kütahya en Turquie, sous le nom de “Systèmes de vie pour un future résilient”, dans la continuité des priorités identifiées lors du 1er Forum mondial et développées dans la Déclaration de Chefchaouen.

Le concept de « systèmes de vie », compris comme l’interaction entre l’urbain, le rural, les systèmes naturels, le bâti, les animaux, les végétaux et tous les éléments qui composent le territoire, permet de comprendre la ville, son territoire et son arrière-pays à partir d’une perspective transversale. Le 2nd Forum a été pensé avec cette vision, afin de pouvoir esquisser les principes d’un monde post-COVID résilient, intégrant l’approche territoriale grâce aux « systèmes de vie » et reconnaissant le rôle irremplaçable des villes intermédiaires et leur capacité collective à construire un futur inclusif, sain et durable.

Le Forum mondial a pu compter sur des synergies développées avec le G20, qui a rejoint le Forum en tant que partenaire officiel. Le G20 des ministres responsables du développement a adopté un communiqué à Matera en Italie, en juin 2021, qui souligne le rôle spécifique des villes intermédiaires pour accélérer la localisation de l’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable, et favorise ainsi le dialogue entre les villes et les États, à travers le G20.

L’événement a rassemblé plus de 350 participant·e·s venant de 70 villes différentes, parmi lesquel·le·s des élu·e·s de tous les continents, des représentant·e·s des Nations unies (PNUE, UN-Habitat, PNUD et UNESCO), le G20, l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Conseil mondial de l’eau, des organisations internationales, des sections régionales de CGLU, ainsi que des associations de la société civile, qui ont pu se rencontrer en présentiel et en ligne, dans des formats virtuels et hybrides. 

Tout au long de ce 2nd Forum, les débats ont tourné autour des défis rencontrés par les villes intermédiaires dans la crise actuelle, des solutions qu’elles peuvent offrir aux problèmes mondiaux et des voies à explorer afin de déployer tout leur potentiel dans la construction d’un meilleur futur.

La première Journée Climat a mis sur la table la question de la justice climatique comme composante indispensable d’un monde post-COVID. Des éléments de réponse ont été proposés par Gino Van Begin, secrétaire général d’ICLEI, et par Martina Otto du PNUE, stipulant le besoin d’une action pluri-niveaux et pluri-acteurs pour s’assurer que toutes les parties prenantes s’investissent pour un monde plus vert et plus inclusif. Lucy Slack, secrétaire générale du CLGF et Lorenzo Ciccarese, chef de l’unité pour la Conservation de la biodiversité terrestre à l’Agence italienne pour la protection de l’environnement, au nom de la présidence du G20, ont énnoncé « l’importance de montrer le vrai visage des villes intermédiaires en les mettant en avant comme des foyers d’innovation, de culture, de patrimoine et de prospérité, tout en favorisant l’inclusion et l’égalité des genres ».

Plénières officielles

Les plénières d’ouverture et de clôture ont donné une orientation politique aux villes intermédiaires du monde. La participation de Marina Sereni, vice-ministre des affaires étrangères de l’Italie, en tant que représentante de la présidence du G20, a démontré la pertinence d’inclure les villes intermédiaires au cœur des efforts pour la décentralisation et de la coopération en vue d’un futur résilient et durable. Cette contribution a permis de reconnaître l’étroite collaboration développée entre CGLU et le G20 concernant le rôle des villes intermédiaires dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030.

Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du Centre de développement de l’OCDE et Khalid Safir Wali, directeur général des collectivités territoriales au ministère de l’intérieur du royaume du Maroc, ont insisté sur le rôle clé que jouent les villes intermédiaires dans la promotion d’une reprise verte et inclusive. Ce point a également été souligné par Qudsia Huda, du Programme d’urgence sanitaire de l’OMS. Le docteur Alim Işık, maire de Kütahya et Mohamed Sefiani, président du Forum des villes intermédiaires de CGLU et maire de Chefchaouen, étaient d’avis qu’il faudrait donner de la force aux villes intermédiaires et exploiter leur potentiel au niveau local en comptant sur leur représentativité à travers le monde. Le rôle qu’elles jouent comme catalyseurs d’une développement territorial inclusif, vert et résilient est essentiel pour construire un futur résilient. Madeleine Alfor, maire d’Iriga et trésorière de CGLU, s’est retrouvée dans les paroles de Greg Munro, directeur exécutif de Cities Alliance, pour dire que les villes intermédiaires sont la meilleure protection contre les inégalités, notamment par la promotion d’emplois plus verts et d’un monde plus connecté.

La journée hybride à Kütahya a officiellement débuté avec les remarques introductives de Mohamed Saadieh, président de CGLU-MEWA et président de l’Union des municipalités de Dannieh, la secrétaire générale de CGLU Emilia Saiz, et de Birol Ekici, secrétaire général de l’Union des municipalités turques. Ce moment symbolique, à la fois en virtuel et en présentiel à Kütahya, a marqué le début d’une nouvelle ère pour les villes intermédiaires, vers la reprise et une vie dans ce monde suite à la pandémie.

La cérémonie de clôture a compté sur la participation du président de CGLU Mohamed Boudra et Marco Ricci, président du Groupe de travail sur le développement du G20 ; Maimunah Mohd Sharif, secrétaire générale adjointe de l’ONU et directrice exécutive d’ONU-Habitat ainsi que de Mehmet Duman, secrétaire général de CGLU-MEWA.

Conclusions principales du Forum mondial des villes intermédiaires de CGLU : pistes vers la résilience mondiale

Les grandes orientations qui sont ressorties du Forum concernant le monde après la COVID seront basées sur la justice (justice climatique, justice territoriale de l’eau, réduction des inégalités), dans un monde bienveillant avec de nouveaux modèles de développement (les économies du soin en particulier), et sur la dimension humaine de la transformation à venir. Il est nécessaire d’instaurer une gouvernance mondiale pour la résilience qui parte de l’action territoriale, afin de permettre à tous les acteurs de rejoindre cette action mondiale de résilience.

Le Forum mondial a confirmé le besoin de continuer à défendre les ressources locales, la biodiversité et la qualité de vie fondée sur les systèmes urbains-ruraux, et de fournir un accès aux services de base tels que l’éducation, la santé et le transport, à toutes les communautés dans les territoires sans importer leur provenance, afin de réduire les inégalités et construire un monde pacifique. Pour cela, les villes intermédiaires du monde s’engagent à continuer à travailler en tant que réseau des réseaux et en s’associant aux Forums mondiaux de CGLU pour développer des actions concrètes en lien avec les stratégies suivantes : les villes intermédiaires pour une transformation à dimension humaine ; les villes intermédiaires pour une société du soin ; et les villes intermédiaires pour la justice climatique. 

Le Forum a adopté la Déclaration de Kütahya des villes intermédiaires du monde comme résultat principal et comme point de départ de la feuille de route

 

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