Les femmes maires et élues locales de CGLU présentent à New York la campagne Be Counted

#BeCounted

Une délégation d’élues locales de CGLU s’est rendue à New York pour faire entendre sa voix à l’occasion de la 61e Commission de la condition de la femme des Nations Unies.

Lundi 13 mars, dans le cadre de la délégation de la CSW, CGLU a organisé conjointement avec ONU Femmes un événement spécial, intitulé « Les élues locales contribuent à la réalisation des ODD », afin de mettre en évidence la relation  existant entre égalité des sexes et gouvernements locaux et régionaux. Emilia Saiz, Secrétaire générale adjointe de CGLU, a inauguré l'événement en présentant la campagne « Be Counted » ("Comptez-nous") de CGLU, qui vise à améliorer le recueil de données pour l'indicateur 5.5.1 des ODD.

Celestine Ketcha Courtes, maire de Bangangté et présidente du Réseau des femmes élues locales d'Afrique (REFELA) a ouvert cet événement spécial, en  appelant à l'égalité des sexes dans la représentation des femmes au sein des gouvernements locaux, objectif de la campagne Be Counted.

Les progrès accomplis ces dernières années par les gouvernements locaux pour influencer les agendas mondiaux se sont traduits par une représentation particulièrement élevée des fonctionnaires de l'ONU lors de cette session. Les représentants de nombreux Groupes Majeurs, qui ont établi des partenariats avec les gouvernements locaux et régionaux dans le cadre du processus des ODD et d'Habitat III, ont également assisté à la réunion.

Cristina Gallach, secrétaire générale adjointe des Nations Unies à la communication et à l'information, a souhaité la bienvenue à la délégation de CGLU à New York, en affirmant que « les ODD ne pourront être atteints s'ils ne sont pas mis en œuvre localement ». Une allocution de bienvenue a également été prononcée par la conseillère spéciale sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable, Dessima Williams. Elle a rappelé que l’Objectif 5.5. des ODD réclame que les femmes participent pleinement et effectivement aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision. Elle a également fait valoir que « l'accès des femmes à la vie politique locale a le potentiel d'influencer la vie des citoyens dans de nombreux domaines ». La directrice exécutive adjointe d'ONU Habitat, Aida Kirabo Kacyira, a souligné qu’il était nécessaire de disposer de données ventilées par sexe afin que personne ne soit laissé de côté à l'échelon local dans l'Agenda 2030. 

La première table ronde sur la localisation de l’ODD 5 a été lancée par le Directeur du Bureau de l'appui et de la coordination du Conseil économique et social, département des affaires économiques et sociales, Navid Hanif. Il a souligné le rôle croissant des gouvernements locaux au niveau de la conception de politiques visant à protéger les biens publics mondiaux, et le rôle de la coopération décentralisée pour la réalisation des objectifs mondiaux. La maire de Tevragh Zeina, Nouakchott, Fatimetou Abd El Malick a souligné que tous les objectifs mondiaux sont locaux, notamment la politique de genre. L’ODD 5 est donc tout particulièrement important pour les gouvernements locaux.

Dans le débat qui a suivi, Laura Pérez, présidente de Metropolis Femmes et conseillère municipale de Barcelone en charge des droits des femmes et des LGBTI a évoqué la stratégie mise en place par Barcelone pour s'attaquer à la féminisation de la pauvreté ; elle a également appelé à  la création d’une « nouvelle façon d'organiser le travail social dans la société, en se basant sur les principes de la démocratie ». Lors de sa contribution, la directrice générale de l'Institut pour les femmes de Mexico, Teresa Incháustegui, a appelé à un financement des gouvernements locaux plus direct pour lutter contre l'inégalité entre les sexes. La coordonnatrice internationale de WIEGO, Martha Chen, a présenté un des points de vue de la société civile. Elle a indiqué que les gouvernements locaux détermineront l’avenir des travailleuses informelles, qui sont des agents essentiels pour la réalisation des ODD et du Nouvel agenda urbain.

La deuxième table ronde sur l'égalité entre les sexes, l’ODD 11 et le Nouvel agenda urbain a été ouverte par Ana Moreno, du Secrétariat d'Habitat III, qui a souligné que de nombreuses villes du monde ont élaboré des plans stratégiques basés sur l'Agenda 2030. Représentant la société civile, Eugenie Birch, présidente de l'Assemblée générale des Partenaires (GAP), a soutenu que les questions de culture, d'espace public et d'économie du Nouvel agenda urbain ont toutes trait au genre. La maire de Tangerang du Sud, Airin Rachmi Diany, a déclaré que la construction d'une ville durable et la réalisation de l’ODD 11 constituaient la priorité absolue de son gouvernement. La conseillère municipale de Şişli, Beyhan Seher Aydın, a expliqué comment son gouvernement intégrait le genre dans ses politiques sur la violence, les réfugiés, l'éducation, les garderies et les TIC. Jane Katz, d'Habitat pour l'Humanité International, a soutenu que le logement abordable devrait être prioritaire dans la mise en œuvre de l’ODD 11 et du Nouvel agenda urbain. Il a également présenté la campagne « Solid Ground » d'Habitat pour l'Humanité, visant à faciliter l'accès à la propriété pour 10 millions de personnes.

  

Le 13, CGLU a organisé conjointement avec le REFELA un événement parallèle  sur les femmes pour le développement durable en Afrique. Un public très diversifié y a assisté en grand nombre. Cette session a permis aux femmes maires d'Afrique et d'Asie de partager leurs expériences quant à la mise en œuvre des ODD au niveau local. Celestine Ketcha Courtes a souligné que la sous-représentation des femmes en politique était injuste, puisqu'elles constituent la majorité de la population, et a appelé à une représentation égale sur les listes électorales pour combler ce fossé. Fatimetou Abd El Malick a quant à elle soutenu que les femmes en Afrique ont besoin des Trois R : reconnaissance, ressources et redistribution. Pour sa part, Airin Rachmi Diany a déclaré que seul 24% des sièges du conseil municipal dans sa ville sont détenus par des femmes, et elle a expliqué une partie des politiques de sa ville pour autonomiser les femmes politiquement et économiquement. Marlène van Benthem, de Soroptimist International d’Europe, a soutenu que les femmes devaient être encouragées à se lancer dans des domaines traditionnellement masculins, tels que la science et la technologie, dans le cadre de l'objectif d'égalité des sexes. Julia Lalla-Maharajh, directrice générale et fondatrice du projet Orchid, a souligné que les progrès réalisés au niveau de la lutte contre la pratique de l'excision génitale féminine, l’une des cibles importantes de l’ODD 5, se produisent principalement au niveau des communautés.