La lutte contre le changement climatique se fera aussi au niveau municipal

Climate Change

Source: www.huffingtonpost.com

A l'aube du XXe siècle, quelque 15% de la population mondiale vivait dans les villes, contre plus de 50% actuellement. Les gens se sont installés dans les zones urbaines, qui présentent davantage d'opportunités professionnelles et personnelles. Les villes ne cessent de grandir, de par leur nombre et même leur taille: Sao Paulo, Tokyo et Delhi comptent aujourd'hui plus de 10 millions d'habitants. On estime par ailleurs que les trois quarts des habitants de la planète vivront dans des villes en 2050.

Malgré tous les défis qu'elle engendre, cette croissance phénoménale offre également de multiples opportunités d'améliorer nos perspectives communes d'avenir, notamment en ce qui concerne le changement climatique.

Les villes consomment plus des deux-tiers des ressources énergétiques mondiales, et elles sont responsables à 70% des émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais, dans le même temps, les énormes ressources et les économies dynamiques dont elles disposent leur permettent de jouer un rôle-clé dans la recherche d'une solution au changement climatique.

De Rio à Paris, en passant par Istanbul, Durban ou Séoul, les maires ont déjà fait d'énormes progrès dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et des risques liés au changement climatique. Parce qu'ils doivent répondre de leurs décisions devant les électeurs, ils peuvent souvent agir rapidement et avec une énergie que ne peuvent entraver les discussions internationales ou les intérêts bureaucratiques. Nous avons une vision claire de ce que nous voulons pour la conférence de Paris, en 2015, et au-delà. Nous souhaitons mobiliser les citoyens et persuader les dirigeants nationaux de la nécessité d'obtenir des résultats tangibles.

Les problèmes comme le changement climatique nécessitent des solutions audacieuses et financièrement pérennes. Le rôle des maires est de les imaginer, et de les mettre en œuvre. C'est pourquoi, partout dans le monde, des villes ont choisi de se fixer des objectifs ambitieux de réduction des émissions, mais aussi de travailler ensemble pour aider chacun à atteindre ses objectifs.

Quand une ville place la barre très haut, grâce à un système de recyclage révolutionnaire ou un programme de modernisation de son parc immobilier, elle permet à d'autres de suivre son exemple. Le nouveau système de transports en commun mis en place à Santiago, au Chili, emprunte ainsi au Transmilenio de Bogota, lui-même inspiré du système de bus express de Curitiba. De la même manière, les mesures anti-inondation de Rotterdam ont été adoptées par d'autres villes situées dans un delta, comme Hô-Chi-Minh-Ville, Jakarta ou La Nouvelle-Orléans.

Dans chaque pays, des maires agissent individuellement pour contrer les effets du changement climatique. Mais, pour que ces initiatives s'avèrent efficaces, elles doivent être prises au niveau global. C'est pourquoi des municipalités innovantes, animées par un esprit commun, ont rejoint des réseaux urbains comme les nôtres afin de lutter ensemble contre le changement climatique. Grâce à ces réseaux, les villes ont noué des partenariats efficaces et collaborent avec les acteurs-clés du secteur, y compris les gouvernement nationaux, les agences internationales, les entreprises et organisations non-gouvernementales, partout dans le monde.

Ensemble, nous avons accéléré le rythme des actions de prévention. Aujourd'hui reconnus comme des « acteurs gouvernementaux », les villes et nos réseaux travaillent activement à l'élaboration d'un nouveau traité international sur le climat. Les villes peuvent aujourd'hui se faire entendre à l'échelle du monde entier : le 108e maire de New York, Michael Bloomberg, vient ainsi d'être nommé envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les villes et le climat. En apportant la preuve de ce que nous avons accompli et de l'efficacité d'une approche collaborative, nous espérons amener les chefs d'Etat à faire davantage pour combattre le changement climatique.

La conférence mondiale sur le climat du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le 23 septembre, marquera une nouvelle étape dans la coordination mondiale d'actions locales, et un jalon important dans la préparation de la conférence de Paris, qui se tiendra l'an prochain.

A cette occasion, nous présenterons des mesures plus audacieuses et plus ambitieuses dans les domaines de la finance, de notre capacité d'adaptation, des prix du carbone, des transports, des déchets, de l'énergie et des normes de construction. Chacune de ces initiatives bénéficie d'une collaboration sans précédent entre les villes, et contribuera de manière significative au succès de la conférence de Paris.

Nous savons qu'aucun président, aucun ministre, aucun maire, aucun PDG ni aucun citoyen ne peut relever seul le défi du changement climatique. Pour affronter efficacement ce problème, il est indispensable d'agir ensemble. Comme le démontreront les initiatives qui seront dévoilées très prochainement, nous avons conscience de l'urgence de la situation et sommes déterminés à agir en étroite collaboration afin de parvenir à un accord significatif sur le climat qui permettra de limiter la hausse de la température à moins de deux degrés Celsius. Mesdames et messieurs les chefs d'Etat, mesdames et messieurs les maires, il est grand temps de nous attaquer ensemble au problème du changement climatique.

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