FUM 9: Des observatoires des gouvernements locaux et régionaux vers une plate-forme d'action commune

La multiplication des observatoires et de plateformes de suivi est l'un des résultats les plus visibles de la nécessité croissante pour les collectivités locales et régionales de contribuer aux processus d'établissement de rapports sur les agendas mondiaux (Objectifs de développement durable (ODD), Nouvel agenda urbain, Accords sur les changements climatiques, etc.) et améliorer les mécanismes d'échange de connaissances.

Lors du 9ème Forum urbain mondial qui s’est récemment tenu à Kuala Lumpur, la Province de Barcelone a organisé une session, le 11 février 2018, à laquelle ont participé huit différents observatoires et plateformes inscrits au sein de CGLU et de la Global Taskforce de Gouvernements Locaux et Régionaux: 1) l'Observatoire mondial de la démocratie locale et de la décentralisation (GOLD); 2) l'Observatoire mondial de la coopération décentralisée (dirigé par la Province de Barcelone et la ville de Montevideo); 3) l'Observatoire Metropolis sur les grandes agglomérations urbaines; les observatoires de 4) CGLU Afrique et 5) CGLU-ASPAC qui ont évalué l'évolution des contextes institutionnels pour les collectivités locales; 6) l'Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP); 7) le CarBonn Climate Registry sur les émissions de carbone dans les villes, géré par ICLEI; et 8) la plateforme LocalizingtheSDG.org, co-créée et gérée par le PNUD, ONU-Habitat et la Global Taskforce.

Les intervenants ont fait part de leur conviction que ce type d'initiative renforce significativement l'impact des collectivités locales sur les décisions prises au niveau des gouvernements nationaux, sur les institutions œuvrant pour l'intégration régionale (c'était le cas, par exemple, avec les tendances de décentralisation en Afrique), ainsi que sur les institutions internationales, dans le processus de localisation des ODD, par exemple, ou les politiques de réduction du CO2 en conformité avec les engagements de la COP 21 et les accords sur les changements climatiques de Paris. Les rapports produits par ces observatoires, couplés à des données pertinentes et à des exemples inspirés de pratiques réelles, ont permis de révéler les priorités de développement telles qu'elles émergent des territoires. Cela a également favorisé l'émergence d'un nouveau discours, une alternative au récit sur les agendas globaux promus par les grandes institutions internationales.

La session a également montré qu'en dépit de l'émergence d'importantes similitudes et d'une vision commune, chaque plateforme et observatoire ont pu développer des méthodes et des approches différentes. Dans plusieurs cas, les efforts ont porté sur l'échange d'informations entre les autorités locales et régionales ; dans d'autres cas, plusieurs initiatives ont cherché à contribuer au débat mondial du point de vue des autorités locales, ou même à favoriser de nouvelles alliances avec un éventail plus large de partenaires et d'acteurs (par exemple, la collaboration avec le secteur privé dans la définition d'un registre carbone efficace). Les intervenants sont convenus de maintenir cet échange constant et vivant, afin de renforcer leur synergie dans le processus de suivi et d'information devant les institutions régionales et internationales.

Toujours dans le cadre du Forum urbain mondial, le 10 février, la London School of Economics (LSE Cities), en collaboration avec ONU-Habitat, la Province de Barcelone et CGLU, avait organisé une autre session pour présenter un projet conjoint d'Observatoire de la gouvernance urbaine. Le projet s'appuie sur l'effort collectif qui a précédé le sommet Habitat III, en particulier le document de politique numéro 4 sur La gouvernance urbaine, le développement institutionnel et de capacités, ainsi que sur la enquête Comment les villes sont telles gouvernées, résultant en une base de données cartographique mondiale.

[Consultez les résultats cartographiques de l’enquête ici]

Une partie de la session était consacrée à une proposition préliminaire sur un ensemble d'indicateurs communs. Les participants ont convenu de faire avancer cette initiative en simplifiant le concept et la quantité d'indicateurs à élaborer.

Ces initiatives visent à renforcer le rôle de la Global Taskforce, en lui permettant de participer directement et efficacement au processus de suivi du Nouvel agenda urbain, tel qu’il est décrit dans la déclaration de Quito. Elles visent également à promouvoir le rôle des collectivités locales et régionales dans les mécanismes de suivi et d'établissement de rapports actuellement en cours d'élaboration à tous les niveaux. Ceci améliorera le dialogue entre les collectivités locales, les autres niveaux de gouvernance et la communauté internationale.

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