Conclusions de la 58e session de la Commission de la condition de la femme

CSW58

La 58e Session de la Commission de la condition de la femme (CSW58) s’est conclue à New-York le 21 mars 2014Au cours de la session, la délégation des autorités locales, le Secrétariat de CGLU, la Présidente de REFELA (le réseau des femmes élues locales d’Afrique), membre de la Commission permanente pour l’égalité des genres, a plaidé avec succès pour une meilleure gouvernance et la participation des femmes dans les processus de prises de décision à tous les niveaux, et en particulier au niveau local.

Plaidoyer des autorités locales 

Lors du panel interactif formel sur « responsabilité et participation des femmes et des filles dans la mise en œuvre des OMD », Mme Fatimetou Mint Abdel Malick, Maire de Tevragh-Zeina, Mauritanie, et Présidente de REFELA, a souligné le manque décevant d’attention porté au rôle clé de la gouvernance locale dans la mise en place d’un environnement propice à la promotion du développement et de l’équité. Elle a donc appelé les Etats à garantir aux autorités locales les capacités légales, techniques et financières de mettre en œuvre les politiques locales sensibles au genre, en particulier au regard de l’urbanisation croissante du monde qui entraine de nouvelles formes d’inégalités devant être traitées au niveau local et régional.

Le rôle essentiel des femmes et l’importance d’une gouvernance locale sensible au genre pour la réalisation d’un développement durable a également été au cœur des discussions de la table ronde, accueillie par la Fondation Ford, qui introduisait le nouveau partenariat global entre ONU Femmes, ONU Habitat, la Commission Huairou et CGLU. Prenant appui sur la collaboration de long terme entre les organisations de base de femmes, les associations de femmes élues et les gouvernements locaux à travers le monde, et s’appuyant sur le fort potentiel des actions locales pour parvenir à un changement en profondeur, ce nouveau partenariat contribuera aux efforts de mise en œuvre de l’agenda pour le développement Post-2015 au niveau local en renforçant les groupes de femmes et leur implication dans les processus de prise de décision au niveau local.

Ce partenariat et le programme y relatif ont été officiellement lancés au cours du 7e Forum Urbain Mondial, lors de l’Assemblée pour l’action en faveur de l’égalité des sexes le lundi 7 avril, par les Directeurs des quatre organisations (voir l’évènement à 1h30, ici).

Conclusions adoptées par la Commission: une analyse rapide

En premier lieu, la Commission a noté que malgré des progrès substantiels dans plusieurs secteurs, aucun pays n’a atteint une situation d’égalité pour les femmes et les filles. La féminisation de la pauvreté persiste et la Commission souligne que les femmes et les filles sont plus vulnérables à l’extrême pauvreté, l’insécurité alimentaire et la malnutrition. De plus, elle souligne que les objectifs manqués auront de sérieuses implications pour les femmes et les filles, et plus particulièrement pour celles vivant dans des conditions précaires. La Commission appelle donc à l’adoption d’un objectif dédié à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et à développer une approche sensible au genre à travers des cibles et des indicateurs spécifiques dans l’ensemble des objectifs qui constitueront le futur cadre du développement. 

Les recommandations issues de cette réunion appellent donc les gouvernements à tous les niveaux, en partenariat avec la société civile, les organisations non-gouvernementales, le secteur privé, les organisations d’employeurs, les syndicats, les médias et autres acteurs pertinents, à prendre en compte 5 orientations clés pour le développement:

  • Garantir aux femmes et aux filles la pleine jouissance des droits humains - réaffirmer la nécessité de garantir l’accès sexo-spécifique et non discriminatoire entre autres à des services et infrastructures de haute qualité, l’accès à l’eau potable et l’assainissement, le transport, l’énergie, le logement,…
  • Renforcer la mise en place d’un environnement favorable à l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, en particulier dans le cadre de la coopération internationale, y compris la coopération Nord-Sud, Sud-Sud et triangulaire sur les priorités de développement communes, et l’implication de l’ensemble des acteurs concernés, gouvernements, société civile et secteur privé. 
  • Maximiser les investissements pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.
  • Renforcer la collecte de données concernant l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.
  • Garantir la participation des femmes et l’accès à des postes dirigeants à tous les niveaux et renforcer la transparence des institutions en mettant l’accent sur la participation des femmes et leurs contributions à tous les niveaux de prise de  décision.

Priorités des autorités locales

  • Nous saluons la reconnaissance de la prestation des services de base comme moyen de garantir une plus grande égalité (dd). Toutefois nous regrettons que la Commission n’ait pas reconnu le rôle crucial des autorités locales dans la prestation des services de base.
  • Nous saluons également la place importante accordée à la gouvernance, notamment la recommandation de « garantir la participation pleine et égale des femmes dans les prises de décision à tous les niveaux » (tt ; ggg, iii). La bonne gouvernance, un élément clé de la mise en œuvre et de la réalisation du futur agenda du développement durable, nécessite la participation accrue des femmes dans la prise de décision.
  • Nous soutenons également l’appel à « favoriser la mise en place systématique d’une approche prenant en compte le genre dans les politiques de développement à tous les niveaux et dans tous les secteurs. » (jj).

 
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POUR PLUS D’INFORMATIONS : Visitez la page Web de CGLU Femmes.
 

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